Le bon moment

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Ce n'est jamais le bon moment. J'invoque toujours une raison - valable ou plus obscure - pour ne pas me lancer.
 

 

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Peut-être. Sans doute. Mais pas que. Finalement, peu importe. Le résultat est là. Ou plutôt n’est pas là. En apparence, je n’avance pas. En coulisses, si. Ce cliché que j’adore - pris et légendé ainsi par mon père : « Que vais-je écrire ? » - illustre à merveille le propos. J'ai changé depuis. Un peu. En apparence surtout. En coulisses, pas tant que ça. Que ne donnerais-je pour retrouver l'insouciance de mes quatre ans et demi d'alors... et cette tenue ô combien tendance - vous en conviendrez !

A bien y regarder, insouciante, je ne l’étais pas. Déterminée et songeuse plutôt. Preuve en est, ce feutre serré fermement dans ma main gauche et ce pouce habilement masqué derrière ma main droite, que je suçais discrètement - mais sûrement - pour trouver l’apaisement ou l’inspiration - c’était selon, et parfois c’étaient les deux en même temps.

Ce jour-là, c’étaient les deux. Enfin, je me plais à le croire. Car j’aime à penser que, déjà, le besoin d’écrire était là - et avec lui, inévitablement, l’angoisse de la page blanche.

La légende qu’avait apposée mon père y est assurément pour quelque chose : elle a entretenu chez moi cette idée selon laquelle, dès lors que j’ai su tenir un crayon, je n’ai eu de cesse de laisser des traces écrites, depuis les premiers dessins jusqu’aux mots tant aimés que j’ai vite pris plaisir à manier. Aujourd’hui encore, je me replonge avec délice dans les premiers poèmes que j’avais écrits pour le journal de mon école. Ils étaient empreints à la fois de naïveté et de rigueur. Je me souviens du plaisir que j’éprouvais et de la détermination dont je faisais preuve pour trouver le mot juste, celui qui exprimerait au mieux ce que je voulais retranscrire. 

Mon amour des mots a grandi avec moi.


Et lorsqu’est venu pour moi le temps d’enseigner, quoi de plus évident que de transmettre ma passion des mots ? Tout était prétexte à faire écrire mes élèves. J’avais à cœur de débloquer les plus récalcitrants et de nourrir l’envie d’écrire des plus avides.

Je suis devenue maman. J’ai continué à manier l’écriture.
Pour moi - chez qui écrire a toujours procuré un bien-être profond.
Pour mes enfants - à qui je voulais dédier un ouvrage. Un conte philosophique construit comme un récit initiatique a vu le jour et avec lui la confirmation qu’écrire était plus qu’un plaisir : un besoin.
Je me suis alors adonnée à de nouvelles formes littéraires. J’ai écrit des nouvelles, contribué à la rédaction et la correction de textes informatifs, mené le travail de réédition d’un témoignage poignant.

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Puis j'ai exploré une nouvelle voie professionnelle...


Celle qui est à l’origine de ce blog. Avec ce dernier s’ouvre une nouvelle porte vers l’écriture.

J’en suis là à présent.

Décidée - enfin - à faire naître mon blog, en gestation depuis longtemps - bien trop longtemps.

Mais une question me taraude : « Que vais-je y écrire ? ».
Non que je n’aie pas d’idée. Bien au contraire !
Des idées, j’en ai à foison.

Mais sont-elles toutes susceptibles d’engendrer des articles de blog ?
Mes futurs lecteurs vont-ils être intéressés par ce que je vais écrire ?

 

A trop me poser de questions, je n'avance pas.


Or aujourd’hui, j’ai envie d’avancer.
Et des questions, je n’ai plus envie de m’en poser.

A trop douter, je ne vais nulle part.
Or aujourd’hui, j’ai envie d’y aller.

Et les doutes, je n’ai plus envie de leur céder.
J’ai envie d’entreprendre. Pour de bon. Pas pour passer le temps. Pleinement. Pas à moitié.

D’autres croient en moi. En toute sincérité. Veillent sur moi une fée (si, si, jugez par vous-même : Morgane), un trésor (un vrai de vrai : Frédérique) et un rayon de soleil ( que dis-je ? un soleil : Anouk). Me voilà bien entourée. Pourquoi donc hésiter encore ?

 

J'y vais.


Et tant pis si ce que j’écris ne plaît pas.
Du moment que j’aie toujours autant de plaisir à écrire.
Du moment que je reste moi-même.
Du moment que je ne me perde pas.
Du moment que je reste fidèle à mes convictions.

Je me lance donc, avec ce premier article.
Qu’il soit le premier d’une longue série.

Et tant mieux si ce que j’écris plaît.
J’aurai ainsi encore plus de plaisir à écrire.
Je resterai moi-même.
Je ne me perdrai pas.
Je resterai fidèle à mes convictions.

Une nouvelle page se tourne. 


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